"Docteur de marionnettes" et son atelier à Paris

Près de ce curieux atelier-boutique de la rue parisienne de Parmentier, il était tout simplement impossible de ne pas s’arrêter. Une vitrine jaune vif, derrière la vitre de laquelle s'entassent des montagnes de vieilles poupées brisées, de jouets et de toutes sortes de "pièces de rechange" - stylos, pattes. Coupures de journaux, fragments de vieilles lettres.

«Des poupées anciennes, des jouets et des ours en peluche sont en train d'être réparés ici», lisez les inscriptions à l'entrée.

La première fois que nous avons visité ce magasin de marionnettes, c'était Henri Launay lors d'un week-end traditionnel français - le lundi, mais nous sommes spécialement revenus mardi pour aller à l'intérieur et voir le propriétaire. Ce qui, à en juger par les coupures de journaux et par le fait même, par un site totalement informatif, a maintenant presque 90 ans!

Honnêtement, la connaissance du maître Henri et de son magasin a, à bien des égards, «brisé les schémas» que nous avons associés au concept de «maître des marionnettes» ou «médecin des marionnettes».

Quand j'ai ouvert la porte à l'étrange "hôpital" de marionnettes, il m'a semblé qu'un vieil homme doux et gentil, quelqu'un comme le père Noël ou le docteur Aibolit, viendrait à ma rencontre.

Cependant, M. Henri était laconique et terriblement sérieux. «Une seule photo, s'il vous plaît», dit-il sèchement après un salut formel, sans même sourire. Il est clair, bien sûr, qu'il n'aime pas les spectateurs - les touristes qui entrent dans le magasin, ne réparent rien, n'achètent pas et ne font que détourner l'attention des cas de réparation.

Mais lorsque nous avons téléchargé un article volumineux de l'International Herald Tribune sur son site Web, beaucoup se sont mis en place.

Il s’est avéré que les clients de M. Henri n’étaient pas des enfants qui cassaient leurs jouets, mais des parisiens âgés de plus de 50 ans et de plus de 80 ans. Ils lui apportent leurs poupées préférées à réparer, mettre à jour et transmettre à la génération suivante.

Presque chaque poupée est associée à une légende familiale incroyable. Une des poupées, nommée Olga, a été présentée au propriétaire par ses parents avant de rencontrer la mystérieuse "Princesse russe". Une autre poupée est arrivée chez le propriétaire en provenance de ... un officier allemand qui vivait dans une maison réquisitionnée (occupée, enlevée aux propriétaires) pendant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, l'officier vivait avec sa femme, qui avait un petit enfant. L'agent a présenté les mêmes poupées à son enfant et au petit Français, apparemment le fils des propriétaires de la maison. Peut-être pour compenser d'une certaine manière la culpabilité de l'occupation. Le Français a gardé la poupée à vie comme souvenir de la guerre et de ces événements. Monsieur Henri a restauré la poupée et l'a réparée. Une lettre racontant cette histoire est collée à la vitrine.

Monsieur Henri répare non seulement les poupées, mais les achète et les vend également. De plus, ses poupées préférées sont des produits uniques du 19ème siècle, dont le prix peut d'ailleurs atteindre 15 000 euros.

En général, le maître s’avérait être une personne complexe, silencieuse et, de toute évidence, obsédée par son entreprise favorite.

Il travaille dans son atelier 5 jours par semaine et y arrive en moto Honda. Depuis 1964 Fonctionne parmi les dépôts de torse, têtes, perruques de poupée, yeux, jambes et bras.

Laissez Vos Commentaires