Canal "Eurasia": où ils envisagent de construire un nouveau canal de la mer Caspienne à la mer Noire

Bien qu’il existe aujourd’hui une voie navigable allant de la Mer Noire à la mer Caspienne, l’idée de créer un canal à part entière apparaît périodiquement dans la presse et fait l’objet de discussions dans les cercles scientifiques et dirigeants du pays. Il a même commencé à être construit dans les années 30 du siècle dernier, mais en raison du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la construction du canal a dû être interrompue. Mais qu'est-ce qui ne convient pas à la voie navigable existante et où vont-ils construire un nouveau canal?

Itinéraire existant et alternatif de la mer Caspienne au bassin Azov-Mer Noire

Aujourd'hui, depuis la mer Noire, ou plutôt depuis la mer d'Azov, on peut pénétrer dans la mer Caspienne en longeant les fleuves Don et Volga et le canal qui les relie.

Volga-Don Canal sur la carte

Ce canal existe depuis les années 50 et sa longueur totale est de 101 kilomètres. Mais le canal nécessite des coûts de modernisation importants, principalement pour le dragage, car la profondeur dans certaines zones ne dépasse pas 3,5 mètres. De ce fait, les navires qui le traversent ne sont souvent qu'à moitié chargés, ce qui réduit l'efficacité économique lors de l'exploitation du canal.

Volga-Don Canal

Le canal Eurasia devrait s'étendre le long du territoire de la dépression de Kumo-Manych. Il s’agit d’une dépression naturelle dans le relief, frontière conditionnelle entre l’Europe et l’Asie, où se trouvaient autrefois un détroit reliant la mer Caspienne à la mer Noire. Un certain nombre de réservoirs, de canaux et d'écluses ont déjà été construits dans les années 30 à 40 du siècle dernier.

Dépression de Kumo-Manych

Il est prévu que la longueur totale du canal Eurasia soit comprise entre 680 et 850 km, selon l'option de mise en œuvre choisie. Quoi qu'il en soit, cela réduira de plus de 1 000 kilomètres la voie navigable existante reliant la mer Caspienne au bassin Azov-Mer Noire.

Saigas dans la réserve "Terres Noires"

Mais la construction du canal pose un certain nombre de problèmes environnementaux. Il convient de garder à l’esprit qu’ils envisagent de faire passer le canal par des zones protégées, en particulier par le lac Manych-Gudilo, qui fait partie de la réserve de biosphère des Terres Noires, où se trouvent des sites de nidification d’oiseaux rares et où vivent des espèces animales protégées. Par exemple, le canal passera par les chemins des migrations saisonnières des saigas, animaux rares répertoriés dans le Livre rouge de la Russie. Un autre problème est la salinisation des sols dans la zone où se trouve le canal, afin d’éviter un certain nombre de mesures supplémentaires. Les écologistes évoquent également un possible échange de représentants de la faune des mers, ce qui peut avoir des conséquences négatives et conduire à l’apparition d’espèces envahissantes envahissantes.

Pélicans sur le lac Manych-Gudilo

Il convient de noter que la construction du canal est bénéfique non seulement pour la Russie, mais également pour les États de la mer Caspienne n'ayant pas accès à l'océan, tels que le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Iran ou l'Azerbaïdjan. La chaîne profitera bien sûr à la Chine, qui obtiendra le moyen le plus rapide de promouvoir ses produits en Europe. Pour cette raison, les experts chinois et kazakhs participent activement au développement de la documentation de projet pour le futur canal. Malgré les coûts énormes et selon les experts, la construction du canal nécessitera de 600 à 1 400 milliards de roubles. Selon la profondeur estimée du canal, sa construction semble très rentable pour tous les pays participant au projet, notamment la Russie, le Kazakhstan et la Chine.

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